Sunshine Over the Skyline ☀ {Psyche}

**Invité**

Le temps était clair aujourd'hui, ça faisait vraiment du bien de voir un brin de soleil. Ça me rendait heureux. Comme à mon habitude, j'étais assis sur un muret et pouvais voir qui entrait et qui sortait à mon aise. Non pas que je surveillais quelqu'un mais j'aimais regarder les gens passés. Mes oreilles couchés en arrière, je levais la tête et fermais les yeux pour profiter du soleil quand j'entendis une voix familière:

« Tiens tiens mais ce serait pas c't'abruti de chat roux ? »

Je grimaçais. C'était encore cet andouille d'humain, non pas que je portais une certaine rancœur envers tous les humains mais celui-ci me rappelait particulièrement mon père et à chaque fois que je l'entendais j'avais envie de le tuer. Clair et concis. Je rouvrais les yeux et le regardais droit dans ses sales yeux bleu clair.

« Qu'est-ce que tu me veux ? » crachais-je

Je vis un grand sourire s'étirer sur son visage. Ça ne présageait absolument rien de bon, je me mis debout devant lui, il me dépassait de quelques centimètres. Je ne savais pas d'où venait sa haine contre les nekos, quoique c'était peut-être juste moi qui attisait sa colère. A vrai dire je n'en savais vraiment rien et je m'en fichais.

« Rien, me répondit-il toujours en souriant
- Bien. Alors, je vais y aller. »

Je n'aurais jamais dû partir en lui tournant le dos mais on ne m'avait jamais dit de toujours faire face à ses ennemis. Il m'attrapa le bras pour me forcer à me retourner mais je résistais. Cependant, ça ne l'empêcha pas de me coller une droite. Abasourdi, je couvris l'endroit de l'impact avec ma main.

« Mais ça va pas ?! hurlais-je
- Si si très bien. C'est juste que... tu m'énerve. A chaque fois que je croise ta sale tronche de chaton, j'ai envie de te faire bouffer le mur.
- Et tu crois vraiment que je vais me laisser faire ? »

Je n'aimais pas du tout me battre. C'était quelque chose qui me faisait horreur, la violence, le sang, les plaies, mais c'était un cas d’extrême urgence. Je n'allais pas me laisser faire rabaisser toute ma vie par des humains. Alors qu'il essayait de me frapper, je me baissais et visais son bas-ventre. Il se plia en deux et alors que j'allais assener le coup de grâce de mon poing, je sentis que quelqu'un m'en empêchait en retenant mon poignet.

S.O.S chaton en détresse

Le professeur observait le ciel en silence, adossé au mur clair de l'académie. C'était une très belle journée et il faisait plutôt chaud pour la saison. Le neko laissa sa queue féline remuer doucement comme si elle était habitée d'une vie propre. Ses deux grandes oreilles noires se dressèrent, sortant de sous ses cheveux de jais. Psyche bailla à s'en décrocher la mâchoire, collant son poing serré devant sa bouche par politesse. Trop peu dormi, épuisé par ses journées, vidé de son énergie par un sale cauchemar incessant. Le brun se redressa et s'étira longuement en ronronnant doucement de plaisir. Comme un chat il adorait se dorer au soleil et les doux rayons qui le chauffaient en cet instant déclenchaient en lui des frissons de bonheur. Aaah qu'est ce qu'il aimait ça...

Son regard sanguin s'était perdu dans le bleu du ciel seulement parcourut de quelques moutons nuageux lorsqu'il entendit deux jeunes parler. Ses yeux dérivèrent doucement vers les deux élèves qui semblaient parler tranquillement à première vue. Puis le neko roux commença à s'éloigner, visiblement agacé. Le professeur ne put s'empêcher de suivre ses mouvements des yeux. Mais la façon dont l'autre l'attrapa par le bras provoqua un froncement de sourcil chez l'aîné qui s'avança vers eux d'un pas décidé. Il fut témoin de la bagarre mais aussi des menaces proférées par l'humain vis à vis du neko. Psyche arrêta tout de même la main du rouquin en saisissant doucement son poignet.

«La violence ne résout malheureusement rien. » il offrit un beau sourire au neko avant de reporter son attention sur l'autre. «Et toi tu vas lui faire de très plates excuses, a moins que tu ne veuille te retrouver chez le directeur qui, crois moi, se fera un malin plaisir à profiter de tes petites fesses d'ado pré-pubère. » Cette fois son sourire se fit un tantinet pervers et menaçant.

Ses menaces étaient totalement fausses mais tout le monde chez les professeurs et les membres du personnel connaissaient les penchants un peu bizarres du directeur même si ce dernier ne toucherait jamais un élève. En fait les adultes s'en servaient pour menacer gentiment les plus jeunes et c'était secrètement un petit concours entre eux. Mais chut, faut pas le dire. T'façon Psyche avait un temps d'avance sur ses collègues là dessus étant donné que le fait qu'un neko enseigne à des humains est très mal vu par certains.

**Invité**

Je tournais la tête pour voir qui m'avait arrêter. C'était un jeune homme aux cheveux noirs et aux yeux rouges, un neko tout comme moi. Il menaça mon agresseur qui fila bien vite sans un regard pour moi. Je souriais, j'étais enfin débarrassé de cette plaie même si je savais qu'il reviendrait sans doute demain. Enfin pour l'instant j'étais tranquille.

« Merci, j'avais vraiment pas le courage de me battre contre lui. »

C'était la première fois que je croisais ce neko, ce devait être un professeur vu la dégaine et la façon dont il s'était adressé à l'autre. Je me mis en tailleur sur le muret et déclarais:

« Je comprend pas la logique de ce gars. Il revient toujours m'emmerder moi, y a pourtant pleins d'autres personnes ici »

Je soupirais. Depuis que j'étais arrivé ici, personne ne m'avait causé le moindre ennui mais voilà que les problèmes commençaient. Au début je ne savais pas exactement ce que signifiait le terme "problème d'ado", je n'en voyais qu'à la télévision. Mais à présent, ça prenait tout son sens.

« Le pire c'est qu'il sait très bien qu'il n'a aucune chance. Je me bats vraiment mieux que lui. »
Je me tournais vers le professeur riant doucement. Je ne savais pas pourquoi je me confiais si facilement à n'importe qui, c'était sûrement dans mes gènes: j'étais vraiment transparent. Qu'importe, je devais être ouvert aux autres, rattraper les années de solitudes qui me hantaient encore parfois en rêve.

« Je m'appelle Gatchan au fait ! On s'est encore jamais rencontré, je crois. »

Je tendis ma main au neko. Il avait l'air plutôt gentil et je ne savais pas trop comment me comporter avec mes ainés alors j'essayais de rester sobre mais amical quand même.

S.O.S chaton en détresse

L'autre garçon fila sans demander son reste, probablement apeuré par la pseudo-menace de Psyche. Ce dernier souriait de toutes ses dents et sortit un petit carnet muni n'un mini stylo. Il feuilleta les pages, écrivit la date du jour et fit un petit trait vertical à coté. Satisfait, le professeur de langue ( pas du tout ambiguë celle là ) redressa la tête et son regard sanguin courut dans le dos de l'humain qui était au loin. Le brun haussa les épaules et rangea son carnet avant de se retourner souplement vers le neko roux. Il lui sourit gentiment et l'observa d'un regard où on percevait de la curiosité et une infime tendresse, même tendresse qu'il avait pour tous les élèves exceptés ceux comme l'humain de tout à l'heure. Son regard de sang suivit les cascades jaillissantes de sa chevelure rousse, puis retraça habilement les traits fins de son visage, s'arrêtant légèrement sur ses lèvres rosées pour enfin s'encrer dans le regard du plus jeune. Pas mal, pas mal du tout. Il sourit légèrement, amusé. Depuis quand les plus jeunes l'attiraient ? Un certain rouquin lui revint en mémoire et il fut obligé de secouer la tête pour pouvoir l'oublier. Ce devait être les neko roux qui l'attiraient, en fait. Il soupira et reporta son attention sur l'autre quand il parla.

« Merci, j'avais vraiment pas le courage de me battre contre lui. »

Un fin sourire amusé étira les lèvres du professeur. Il se doutait bien que ce jeune garçon n'était pas du genre bagarreur, bien au contraire même. Le regard du professeur se teinta doucement d'une douceur qu'il n'aurait jamais crue possible avant son arrivée à la Neko Academia.

« Je comprend pas la logique de ce gars. Il revient toujours m'emmerder moi, y a pourtant pleins d'autres personnes ici » Le jeune matou soupira doucement et Psyche dressa ses oreilles vers lui, attentif à ses dires. « Le pire c'est qu'il sait très bien qu'il n'a aucune chance. Je me bats vraiment mieux que lui. »

Le Léger rire du rouquin donna des frissons au professeur qui souriait d'autant plus. Qu'est ce qu'il aimait le contact avec des jeunes, ça lui faisait tellement de bien d'être enfin quelque chose. Il ferma les yeux quelques secondes avant de les rouvrir et de découvrir avec surprise la main du garçon tendue vers lui.

« Je m'appelle Gatchan au fait ! On s'est encore jamais rencontré, je crois. »

Psyche enregistra le nom du petit roux dans sa mémoire, son sourire s'agrandissant. Il attrapa la main du plus jeune entre ses doigts et le tira à lui pour l'enlacer, embrassant son front.

« Psyche, professeur de français. Enchanté moi aussi. »

Cet élan d'affection était interdit par le règlement et Psyche le savait. Mais tous ses collègues savaient que le neko outrepassait les règles et que la tendresse faisait partie intégrante de sa pédagogie. Il avait besoin de donner de l'affection, et en règle générale ça marchait.

**Invité**

Un coup de vent passa, faisant frémir mes oreilles rousses de chaton. Le garçon devant moi m'écouta parler sans m'interrompre, il avait vraiment l'air de s’intéresser à ce que je disais et ça me fit sourire. Lorsque je lui tendis ma main, il m'attira à lui et m'enlaça. Je ne bougeais plus, ne sachant que faire, ce n'était pas dans mes habitudes que les gens réagissent ainsi lors des présentations.

« Psyche, professeur de français. Enchanté moi aussi. »

C'était donc bien un professeur, je ne m'étais pas trompé ! J'étais fier de moi et de mes déductions à la Sherlock Holmes. Il déposa sur mon front un baiser furtif. Je ne pigeais pas la situation, je reculais doucement ma tête pour voir l'expression du professeur. C'était pourtant sévèrement réprimander par le règlement.

« Hum euh sensei... »

Je me demandais si il fallait que je finisse ma phrase. J'aimais vraiment le contact des gens, en particuliers les personnes que je ne connaissais pas et qui avait une aura bienfaitrice. J'avais dans l'idée que des personnes possédaient un fond blanc, sucré et agréable et d'autre un fond noir, amer et repoussant. Je décidais de ne rien ajouter et posais ma tête contre le torse du professeur en resserrant notre étreinte.

« Vous êtes bizarre, chuchotais-je dans le creux de son oreille, mais j'aime bien ça »

Enlacé comme ça, j'avais failli oublié où nous nous trouvions. Bien heureusement personne ne nous avait surpris. Je me détachais du professeur, lentement, presque avec regrets. Je n'avais vraiment pas envie de me faire sermonner par la direction pour comportement trop amicale envers les adultes. Premièrement, parce que je trouvais cela absurde de ne pas pouvoir être amical et deuxièmement je ne voulais causer de tort à personne.

« Désolé, règlement oblige » plaisantais-je, mes deux bras croisés derrière la tête.

Mais je n'avais pas envie que notre rencontre s'arrête là, comme ça. Bien au contraire. Je retrouvais ma place sur le muret et balançant ma queue de gauche à droite, fixais le professeur. J'étais curieux d'en savoir plus à son sujet et plissais les yeux, j'osais demander:

« Ça fait combien de temps que vous enseignez ici ? »

S.O.S chaton en détresse

Psyche serrait doucement le jeune homme contre lui, les larmes montant peu à peu dans ses yeux. Combien cela faisait-il qu'il ne l'avait pas vu ? Depuis combien de temps personne ne s'était intéresser à lui, ne l'avait pas prit pour un professeur mais pour un homme comme un autre, comme un neko en manque d'amour ? Psyche trouvait dans ce geste simple, dénudé d'intentions perverses qu'un autre aurait pu avoir, un peu de la tendresse qui lui manquait, de cette même tendresse dont il avait tant besoin. Le professeur ravala ses larmes tant bien que mal et reprit un masque jovial, cachant habilement sa peine pour se concentrer sur le jeune corps entre ses bras. Le garçon se redressa et souffla, hésitant :

« Hum euh monsieur... »

Psyche le regarda, un peu surpris. Le doute s'empara de lui : Le rouquin allait-il le repousser, le traiter de pédophile, d'enfoiré et tous les termes magnifiques qui conviendraient ? Mais non, au plus grand soulagement du brun. Le jeune homme se serra même contre lui et Psyche pu enfin relâcher la pression l'espace de quelques instants, aussi minimes soient-ils.

« Vous êtes bizarre... » Chuchota l'étudian au creux de l'oreille de Psyche, faisant frémir son aîné. « Mais j'aime bien ça. »

Tout le corps du professeur fut parcourut d'un frisson long et agréable. Un léger ronronnement emplit sa gorge et l'air ambiant, le professeur fermant les yeux pour mieux savourer l'instant. Un fin et tendre sourire étirait ses lèvres. Mais son beau petit monde, sa jolie bulle éclata en morceaux quand Gatchan se détacha de lui, le laissant bras légèrement tendus et interdit.

« Désolé, règlement oblige »

Cette simple phrase suffit à briser tous les espoirs du professeur. Oui, il avait oser espérer que ce jeune homme tenait un tant soit peu à lui, qu'il pourrait croire en quelque chose de plus que la relation froide et supérieure qu'il devait avoir avec ses élèves... Comme avec lui... Tous ses espoirs d'être enfin aimé, de compter enfin s'écroulaient peu à peu. Mais il n'en laissa rien paraître. Ses bras retombèrent mollement près de son corps et ses oreilles frémirent. Il ne répondit rien, ne voulant de toute façon pas forcer le rouquin.

« Ça fait combien de temps que vous enseignez ici ? »

Le professeur haussa les épaules et son regard sanguin se perdit dans le bleu du ciel.

« On compte les années de douleur mais pas les minutes de bonheur... »

**Invité**

Je remarquais alors que le professeur semblait un peu déçu lorsque je rompais notre étreinte. Je fronçais les sourcils, il est vrai qu'un peu de douceur me réconfortait mais venant de quelqu'un que je rencontrais à peine je me méfiais toujours un peu. Ce devait être à cause de ce que mes prétendus parents m'avaient fait subir, du moins c'est ce que me répétais ma psy.

Psyche me répondit plutôt vaguement et je penchais la tête sur le côté. Pourquoi faisait-il autant de fioriture pour répondre à ma question si simple ? Je me disais alors qu'il n'avait peut-être pas envie de parler de ça, ou peut-être pas avec moi. Un peu attristé, je tentais cependant de relancer la discussion.

« Moi je suis ici depuis trois mois. L'académie est sympa je trouve, c'est toujours mieux que là où j'étais avant en tout cas » fis-je en riant doucement

A vrai dire il n'y avait pas grand chose de drôle, ça me faisait même un pincement au cœur quand je repensais à la famille qui m'avait mis au monde puis lâchement abandonné à cause de ma différence. Ça n'avait pas l'air facile d'être différent sur cette planète.

« Enfin je ne vais pas me plaindre, j'ai des amis et une vie merveilleuse à présent. Que demander de plus ? »

Un sourire illumina mon visage et je fixais le professeur. A nouveau, le vent passa et les cheveux de Psyche s'éparpillèrent sur son visage. Je descendis de mon muret et m'approchais de lui, avec mes doigts agiles de chaton je remis ses cheveux noir corbeau en place. Il était beau. C'était la seule pensée que j'avais en ce moment même. Incroyablement beau. J'avais envie de... Mais refoulais toute pensée étrangère à mes habitudes.

Je me flagellais intérieurement. C'était quoi mon problème ? Un garçon. Un professeur. Non. Un neko. Un chaton. Tout comme moi. Quelqu'un comme moi, qui me ressemblait. Qui me plaisait aussi, il fallait bien l'avouer. Toujours devant Psyche, je balbutiais:

« Je ... vous... enfin... euh »

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